Interview : Mickaël Bimboes, freerider énérgique

Interview : Mickaël Bimboes, freerider énérgique

dernière mis à jour le 16 février 2024
Alexis - auteur de l'article
par Alexis Blondin
Rédacteur & Éditeur
Je suis originaire des Alpes, instructeur ski CSIA Niveau 1 et passionné de montagne. J'ai participé à la Coupe de France de ski. Mon expertise s'étend de l'enseignement du ski à l'évaluation de matériel. En savoir plus

Rédigé le 5 décembre 2011

Mickaël Bimboes alias Bimbostar est un freerider que j’ai rencontré il y a plusieurs saisons alors que je trainais mes skis du côté de la Haute Maurienne.

Sa spécialité, le back flip et les pentes engagées. Sa force ? Produire encore et toujours du contenu de qualité : photos, vidéos et aller de l’avant ! Il impressionne même par son assurance. Mais c’est sans doute cela la clé du succès, croire en soi, tout simplement… Portrait.

Petite présentation ?

Je viens de Moselle où la seule neige qu’on trouve c’est dans une piste indoor, alors je ne suis pas vraiment attaché à ce coin-là. Mon chez-moi, en montagne, c’est la Maurienne, j’y skie depuis que je suis petit. Cette année, je suis basé à Valfréjus, y a un gros potentiel ici  ! Sinon, j’ai 25 ans en vrai, 20 ans dans ma tête quand je skie et 30 ans dans la conduite de mes projets.

Ca veut dire quoi un gros potentiel ?

Il y a des tas de faces, de couloirs, de pics rocheux, l’enneigement et excellent, il y a aussi beaucoup de gens ouverts au freeride, c’est du coup plus facile de partager l’expérience, de se motiver et de se renseigner sur les conditions.

Quels sont tes projets en ce moment ?

Pour le moment je fais de la préparation physique, musculation, vélo, ski (à Tignes), rando et aussi de la vidéo pour ma webtv. Pour la suite, j’attends la neige, je vais enseigner en tant que moniteur de ski pour les vacances de Noël. Et dès le 14 janvier la saison des compétitions recommence. Donc, je serais sur le Freeride World Qualifier jusqu’à la fin de la saison, avec en plus la découverte de quelques beaux coins dans les Alpes pour tourner des images. Pour la suite on verra!

Pour moi le freeride c’est le désir de liberté qui me pousse plus loin chaque fois!

Pour toi, le freeride, c’est…

C’est faire du ski hors piste, tous les touristes qui font du hors piste fond du freeride. Plus le niveau augmente, plus le terrain évolue. A l’image de Marco Siffredi dans le passé, et de Xavier De lerue maintenant, le but de tout freerider est de chercher à aller toujours plus haut. Pour moi c’est le désir de liberté qui me pousse plus loin chaque fois!

Qu’est-ce qui t’inspire ?

J’essaie de m’inspirer de tout ce qui me parle, cela passe surtout par les films, dernièrement JP Auclair avec All I Can. Mais je n’ai pas de modèle à suivre, je prends tout ce que je vois de beau, et j’essaie, à mon niveau de copier.

Compétition de freeride, ces mots là vont ils vraiment ensemble ?

C’est vrai que ça parait contradictoire, on va dire que ça fait partie de la pratique, et malheureusement la plupart des freeriders en mal de reconnaissance sont obligés de passer par là pour émerger. Perso, j’aime assez l’ambiance et la dynamique positive qui règne sur ces compétitions. Le plus dur, c’est de gérer la pression, mais pour ça, compétition ou pas, au sommet d’un run engagé la pression est là, alors non, je ne pense pas que ce soit contradictoire, juste un côté particulier de l’activité.

Tu viens de vivre 3 saisons du Freeride World Qualifier, quelle expérience en retires-tu ?

Cette saison me dira si j’ai tiré des leçons de mes laborieuses années sur le FWQ, car j’ai dû faire toutes les erreurs possibles.

Comme à l’Engadin l’an dernier où je discute avec Thibaut Duchosal du serrage des fixations. Il me dit que je ferais mieux de serrer plus qu’à 13din, je lui dis que je tiens à mes genoux et que je préfère déchausser s’il le faut !
Résultat, je fais mon run et sur la réception de ma dernière barre, j’ai un ski qui saute sur l’impact, je termine debout sur un ski, sans tomber, mais le règlement est dur à ce niveau, je suis disqualifié. Dommage, j’avais fait le même run que le vainqueur. Donc oui, j’ai pris de l’expérience, à voir si elle suffira cette année.

Un jour tu iras au (vrai) Freeride World Tour ?

Oui, c’est un objectif, d’après quelques avis extérieurs, c’est à ma portée, je vais tout faire pour, on sera vite fixé.

Mais, le FWQ, c’est une compétition de skieurs responsables ou de… cascadeurs des neiges ?

Ah ah ah, tu sais les cascadeurs sont des professionnels qui savent ce qu’ils font ! Ce qui n’est pas le cas de tout le monde en compétition. Certes il y en a qui débranchent le cerveau, mais à la vue du nombre de blessés sur les évènements, on ne doit pas être si fou que ça ! Heureusement que c’est de la neige autour des cailloux, ça aide bien. En tout cas mes runs sont toujours calculés et je me réserve le droit à l’erreur, heureusement d’ailleurs vu le nombre !

Donc, tu es un cascadeur professionnel ! 😉

Peut-être, avec le côté compétition, en plus.

Est-ce difficile de se faire une place, un nom, quand on n’est pas né à la montagne ?

Oui et non, ce qui aide, c’est de connaître des gens du milieu, mais globalement, c’est dur pour tout le monde ! Et ça prend du temps. Heureusement, la longévité des riders est plus longue en freeride qu’en freestyle. À 25 ans, je suis le plus jeune skieur chez Millet !

C’est dur pour tout le monde ?

Même trouver des sponsors qui tiennent la route, c’est difficile. Pour vivre de sa passion, il vaut mieux avoir un bon job d’été ! Très peu de freeriders français vivent de leur passion, ça doit se compter sur les doigts d’une main.

Tu as des sponsors depuis quelques saisons, racontes…

L’an dernier, je suis rentré chez Faction, ça fait du bien de skier des vrais skis ! Sinon, je représente Millet cette année, c’est très intéressant de voir le fonctionnement des marques de l’intérieur. Je les remercie d’ailleurs de me faire confiance et j’espère que je ne vais pas les décevoir. Sinon en partenaires, j’ai Giro, Skipass (désolé, lol), et la Roche Posay.

Concrètement, que t’apporte chacun de ces sponsors ?

Du matériel, au moins ce n’est plus un souci. Pour les sous un peu plus, j’en ai soit sous forme de dotation à la saison, soit sous forme de prime de résultat ou de parutions. Pour Skipass, ça correspond à une chaîne partenaire qui m’assure une bonne visibilité sur Zapiks.

Ca te change la vie de les avoir ?

Lol, ouais carrement!
Non concrètement rien ne change la vie, même si j’avais 100 000 euros de budget ça ne changerait pas grand-chose, c’est toujours beaucoup de volonté et du travail.

Tu es un super actif de la communication vidéo et des médias sociaux. C’est indispensable ?

On va dire que j’y accorde de l’importance.
D’autres s’en passent, mais moi, c’est mon seul créneau au niveau visibilité. Après, je fais beaucoup d’images par passion, je me sens aussi bien en train de filmer et de monter, que de skier. J’espère d’ailleurs que spotcast, ma web tv sera aboutie comme je l’imagine.

Parle-nous de cette photo :

La photo du backflip de Pierre Augier (photographe).
Juste avant la photo :
Bon aller premier back de la saison ça devrait le faire, de toute façon, c’est une photo !
Pendant le saut :
Merde ça tourne vite !
Après :
bon backslap mais pas pire, et la photo, correcte, c’était mon premier shoot avec un photographe pro.

Des remerciements…

Je remercie la neige sans qui je ne serais pas là aujourd’hui. Et mes sponsors naturellement, y a-t-il besoin de le dire ?

Vos commentaires et questions

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